#Mots-clés: Entreprise, transmission, Succession, Family buy out, FBO, holding, donation-partage, pacte Dutreil, société, société par actions simplifiée, SAS, société à responsabilité limitée, SARL, société civile, action de préférence, droit des sociétés, soulte, financement, démembrement de propriété, dividendes, régime mère-fille, intégration fiscale
#Auteur: Jean-Louis¤ MÉDUS
#Qualités: Avocat à la Cour, AdWise Avocats
#Qualités: Professeur agrégé des Universités
Le Family Buy Out (FBO), dans sa phase finale d’exécution une fois opérée la transmission à titre gratuit, suppose que les parties financent les soultes mises à la charge d’un ou plusieurs copartagés et plus souvent encore la quote-part de titres rachetés à un donateur-cédant, et que les protagonistes organisent le contrôle actionnarial et la pérennité de l’ensemble. C’est la fonction assignée à une holding, outil de contrôle et de financement, qui va recueillir et détenir les droits sociaux préalablement transmis, puis lever des ressources financières adaptées (qu’il s’agisse d’emprunts auprès d’établissements de crédit, de valeurs mobilières composées, voire directement en ouvrant son capital social en dehors du cercle familial dans une limite fixée par le législateur) dont le remboursement s’opère au moyen principalement de dividendes reçus de la filiale transmise et plus marginalement de prestations de services rendues à ses filiales.
Cette constitution d’une holding détenant les titres préalablement transmis à titre gratuit ne peut se réaliser qu’à raison d’une disposition (CGI, art. 787 B, f) qui donne véritablement son assise légale au FBO et permet de rompre régulièrement les engagements de conservation pour les reporter sur le holding de FBO et sur les titres de celui-ci, sous réserve encore du respect de diverses conditions tenant à la composition de l'actif du holding de FBO, à la détention de son capital et à sa direction.
Les praticiens sont alors confrontés à des interrogations, pour les unes classiques (quant au choix d’une forme sociale adaptée pour cette holding, au recours à des régimes fiscaux de faveur pour faciliter la circulation des flux vers ce holding de FBO), pour d’autres, plus spécifiques au FBO (notamment sur les apports concomitants au holding de titres démembrés par le donataire de la nue-propriété de titres dont le donateur s’est réservé l’usufruit et le report dudit démembrement en amont sur les titres du holding de FBO, sur les apports à titre onéreux à raison du transfert de soultes au holding et leur incidence sur le régime de paiement différé et fractionné des droits afférents à la mutation à titre gratuit) : le juriste doit alors cheminer entre imagination, puisque le « droit est la plus puissante des écoles de l’imagination »1, et prudence dans la mise en œuvre, si l’on veut bien garder à l’esprit que « la science des projets consiste à prévenir les difficultés d’exécution »2.